No souci

Description

No souci

(Sur une musique de Jean-Luc Leblanc)

Tu es devant moi, sur le lit. No souci. Pas de tensions.

Ton corps nu repose calmement sur la douceur du coton. Les draps fraichement lavés et séchés au soleil respirent le printemps qui vient d’éclore.

Tes pieds sont légèrement écartés, leurs pointes s’ouvrant doucement vers l’extérieur, me laissant apercevoir leurs plantes douces, dont je sais que tu les crèmes avec soin. Fragrance légère d’amande.

Tu t’attends à ce que je te masse, comme je le fais souvent. J’ai envie de te surprendre, tendrement. J’approche mon nez de ton talon droit et j’y dessine de petites caresses voluptueuses.

Après un premier frisson de surprise, ta détente est totale, et offerte à la pointe de mon nez qui poursuit son exploration. Par moment l’une ou l’autre de mes joues glisse sur ta peau. Par moment, quelques cheveux viennent compléter les caresses prodiguées par mon épiderme.

Je témoigne la même attention sensuelle à tes deux pieds. Tu t’abandonnes. Seul ton torse bouge régulièrement au rythme de ta respiration.

Je remonte lentement ma tête entre tes deux cuisses que mes cheveux effleurent subtilement. J’évite ton sexe. Trop évident. Juste le titiller de mon souffle chaud.

Je poursuis la promenade de la pointe de mon nez, suivie de près par la chaleur de ma respiration autour de ton nombril. Je tourbillonne coquinement sur ton bas ventre tout en goûtant les ondulations d’excitation que j’y fais naitre. Je prends soin de ne te faire sentir aucune autre partie de mon corps.

Mon visage remonte vers ta nuque, pour finalement se diriger vers ton bras droit. Ton odeur affole mon nez alors qu’il se dirige le long de ton épaule, vers le creux de ton coude, avant d’aller déposer le premier baiser de la balade au centre de ta main.

Ma langue se refuse toujours à sortir de sa cachette, tandis que je prends le chemin de ton autre bras. Ton épaule encore. Ton odeur encore. Le creux de ton coude encore. Un baiser encore au centre de ta main.

Puis je me recule doucement. Te laissant dans l’attente. Tu gardes les yeux fermés, alors que pourtant te dévore sans doute l’envie de connaître la suite.

Tu trésailles lorsque mon nez reprend son exploration sur ton front, le long de l’arrête de ton nez, sur l’arrondi de tes pommettes.

Je pousse ton impatience et ton attente au paroxysme en m’éloignant une fois encore de ton corps désormais parcouru de frissons.

Puis, très lentement, avec délice et préméditation, je m’approche de ta bouche. Tu dois sans doute sentir mon parfum, ma chaleur. Mais il se passe une éternité avant que nos bouches ne se rencontrent.

Ma langue, que tu avais si longtemps espérée vient s’enrouler langoureusement autour de la tienne.

Nos souffles sont désormais conjoints. Nos corps le deviennent.

No souci. Nous nous aimons