Hammam

J'entre dans le hammam. Aussitôt l'humidité du lieu m'enrobe de sa sensuelle moiteur. Je m'assois sur la banquette de mosaïque aux tons sable. Ses courbes épousent parfaitement celles de mon dos. Dans une grande inspiration, mon corps semble se remplir de la béatitude du lieu. Je me détends, offrant tous mes membres à cette décontraction brûlante...

J'entends à peine la porte du hammam s'ouvrir. Seul un courant d'air plus frais m'indique que quelqu'un vient d'entrer. Mes yeux myopes et la vapeur m'empêchent d'accéder à toute information sur ce nouvel occupant du lieu. Il traverse les quelques centimètres qui me séparent de la porte presque fantômatiquement et vient s'asseoir près de moi. Très près de moi. Si près que sa cuisse appuie nettement contre la mienne...

Je retiens ma respiration, suspendue entre la peur et l'excitation. Sa peau communique à la mienne une rapide sensation de bien-être. Nous faisons quelques respirations au même rythme, comme si, unis par la peau de nos jambes, déjà nos corps ne faisaient plus qu'un...

Sa main gauche se pose sur ma cuisse. Elle semble y rester immobile durant une éternité délicieuse. Puis, elle entame une longue et suave caresse de ma cuisse à ma cheville. Je suis pétrifiée mais ravie. Je laisse sa main finir de dissiper les quelques souffles de peur qui me restent...

Trop de buée...impossible de voir qui est l'homme qui stimule autant mes fantasmes. Les doigts de ma main droite partent à la découverte de ce mystère. Je remonte d’un poignet fin mais ferme jusqu’à l’arrondi d’une épaule. La forme du bras laisse l’homme incognito…

Ma caresse atteint le cou. La forme de la mâchoire, la peau mal rasée me crie aussitôt ton identité. Mon excitation est encore décuplée par ta présence insolite dans cet antre torride. Ma bouche se rue sur la tienne pour lui crier dans un long baiser le bonheur d’être contre toi, nue et moite…

Les mots restent au chaud au fond de nos gorges et seuls nos peaux et les halètements de nos souffles se parlent profondément d’amour. Tu es désormais debout devant moi. Je prends ton sexe dans ma bouche. Sa chaleur habituelle est encore augmentée par la touffeur du hammam. J’y caresse doucement mes lèvres et ma langue dans une longue déclaration érotique…

Tes mains caressent mes épaules jusqu’à ce qu’elles n’en puissent plus de venir célébrer mon corps entier. Nous ne sommes plus que caresses, effleurements, râles et désir. Nos corps humides glissent l’un contre l’autre, l’un avec l’autre, l’un dans l’autre…

Ton sexe est comme la plus délicieuse des brûlures à l’intérieur de mon ventre qui lui crie l’attendre depuis si longtemps. Nos corps se fondent l’un à l’autre dans un orgasme sublime. L’entité de notre amour s’évapore dans la condensation ambiante…

J’ai rêvé de toi mon amour