Au matin

Durée: 4 min 18 sec
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Au matin


Je n’ose pas bouger. Par envie de laisser autant de surface de peau que possible collée contre la sienne. Je sens sa chaleur dans mon dos, contre mes fesses. Je fournis un effort conscient et doux pour laisser ma respiration synchronisée à la sienne. Alors que nos souffles se sont si bien épousés dans le sommeil. Et si bien affolés avant.

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Je n’ose pas bouger. Mes bras l’entourent encore. Comme si les heures de nuit n’étaient pas parvenu à desserrer notre étreinte. Je garde les yeux fermés, pour conserver en moi ce mélange de rêves et de souvenirs de la soirée. Temps de flottement doux, comme entre deux mondes…

Nos deux mondes. Qui, comme deux fleuves qui se rencontrent,

mêlent leurs eaux lentement, malgré la force du courant.

Méandres sans intrusion, flots qui s’apprennent…

Je crois qu’il dort encore. Et il me serre toujours dans ses bras. Alors je reste immobile, encore toute nimbée de cette nuit qui flotte dans mon esprit par voiles légers et troublants. Un mélange de découvertes et d’évidences. Apprendre quelles parties de son corps réagissent le plus, quelles caresses le troublent….

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Je crois qu’elle dort encore. Alors je reste immobile pour conserver la chaleur de son corps tout contre le mien. Mon nez est enfoui dans ses cheveux que j’adore déjà. Odeur discrète de shampoing et de nuit chaude. La sienne. Qui déjà est en moi comme un symbole émouvant de ces premières heures.

Nos premières heures. Quelques bribes de timidité qui se dissipent vite.

Et puis des mains qui déjà ne peuvent plus quitter le corps de l’autre.

Caresses prémices, caresse délices, caresses esquisses…

La suite me revient soudain en tête avec force. Les vêtements qui semblent brûler tant ils sont de trop. La vue de ses épaules qui se dévoilent et de l’envie folle d’y enfouir mon visage. L’attendrissement qui s’entrechoque avec une envie irrépressible de me coller contre lui.

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La suite me revient soudain en tête avec force. Ses seins qui s’échappent de la dentelle pour venir se lover dans mes paumes. Leur sensibilité qui affole la mienne. Je suis comme un gamin incrédule qui monte sur un manège pour la première fois, grisé et un peu inquiet. Je sais déjà que c’est le genre de nuit qui change une vie.

C’est le genre de nuit qui change une vie. La puissance de l’étreinte

dit aussi la force de la suite. Nous savons bien que nous allons être

comme deux coquilles de noix dans l’onde.

Je déchire le voile de nuit pour laisser la place aux câlins de ce nouveau jour. Je me retourne et mes seins viennent naturellement retrouver leur place contre son torse. Son souffle s’accélère quand je glisse un bonjour suave dans son oreille droite. Je sens ses mains qui dévalent mon dos et mes fesses dansent.

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Je déchire le voile de nuit pour célébrer le jour qui amène ses fesses sous mes mains. Leur arrondi et leur douceur m’aiguillonnent. Elle doit le sentir. Le désir est comme le sang qui afflue dans mes veines et me cogne la poitrine. Ma peau et la sienne ne semblent plus avoir de démarcations. Comme devenues une entité nouvelle qui ne vise qu’à l’unité et au plaisir.

Unité et plaisir. Nos corps n’en forment plus qu’un

alors que nos sexes se perdent au rythme de nos hanches.

Nous savons déjà que toutes nos heures seront à l’aune de ce matin…

 

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