Essayage

Durée: 8 min 43 sec
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Essayage

 


 

Je n’aime pas traîner les boutiques durant des heures derrière elle. Ses multiples envies et non moins nombreuses hésitations finissent par me lasser. J’en arrive toujours tôt ou tard à lui donner mon avis du bout des lèvres, l’air définitivement blasé.Elle ne semble pas être affectée de ma tiédeur, toute emballée qu’elle est par sa fièvre acheteuse. Plus ses bras se rallongent de sacs, plus sa bourse s’allège, plus son sourire s’élargit…plus je fais la gueule !

Elle connait cependant la parade sans détour à mon indéfectible ras-le-bol…le rayon lingerie des grands magasins ! On trouve bien sûr dans de discrètes boutiques des pièces plus fines, à la dentelle mieux ouvragée, à l’armature royale. Mais dans ces lieux pétris d’intime, la présence de la vendeuse spécialisée se fait trop importante, gommant du même coup toute la sensualité de l’endroit. Je me fous de connaître le nom savant de tel type de dentelle, le code barbare chiffrant la taille sublime des seins de mon amoureuse. Je veux juste la fantasmer en liberté et la zieuter tranquille…

Nous nous rendons donc dans une de ces grands magasins à l’anonymat assuré, dans lequel obtenir l’aide d’une vendeuse relève parfois du défi. Quand enfin on aperçoit l’uniforme dont on sait qu’il nous sauvera, on découvre avec surprise que la vendeuse du rayon bricolage ne se trouve pas toujours là où on l’attendrait. Mais cet état d’abandonnisme acheteur sied parfaitement à nos intentions tacites de ce jour. Nous nous glissons dans l’ambiance impersonnelle qu’augmente encore la musique commerciale diffusée en fond sonore.

D’abord, je veux juste pouvoir l’observer flâner entre les alignements de petites culottes et autres soutiens- gorges, ses lèvres formant cette moue adorable du pré-baiser qu’elle prend toujours quand elle se concentre. Quand elle saisit un cintre, mon œil expert peut immédiatement former l’image de son corps dans ces quelques centimètres d’excitation de voilette rouge, dans cette envolée de fleurettes blanches, dans cette voluptueuse transparence noire… Parfois, c’est moi qui lui tends une tenue. Elle la pose devant ses seins ou son entre-jambe avec un large sourire qui me dit assurément « je t’aime ». Mon visage las d’il y a peu disparait totalement, au profit d’un air gai et émoustillé tout aussi persistant. Nous traînons tous les deux encore quelques instants dans les rayons, puis son choix s’arrête sur un ensemble vert anis qui a emporté incontestablement la palme commune de nos enthousiasmes.

Elle se dirige vers les cabines, avec la discrétion qui sied à l’entreprise. Comme il se doit, elle ne rencontre pas l’ombre d’une vendeuse sur son passage. Elle ouvre le lourd rideau de velours noir, découvrant du même geste le théâtre des délices à venir. Elle entre dans sa cachette et tire le tissu derrière elle, non sans m’avoir au préalable gratifié d’une œillade prometteuse. Je m’adosse à la paroi du petit couloir distribuant les cabines, l’air faussement détaché. Comme muni de lunettes à rayons x, je peux, en fixant le rideau immobile, imaginer tout ce qui se trame derrière.

Elle suspend son imperméable au crochet déjà occupé par plusieurs strings à l’abandon. Elle s’assoit sur le tabouretdans l’angle gauche. Quand elle se penche pour délacer ses bottines noires à talons (celles que je dis de soubrette moliérienne), j’aperçois ce creux plus foncé qui se dessine entre ses seins encore bronzés d’un été qui finit à peine. Elle fait glisser le long de ses jambes l’élastique de ce pantalon bouffant au tissu si fin et doux qu’elle affectionne. Quand le petit tas d’étoffe est à ses pieds, je distingue immédiatement son sexe. Ses tiroirs sont pleins de culottes…et pourtant elle n’en porte jamais ! A croire qu’elle en achète juste pour que je puisse me faire mon petit film exquis en attendant qu’elle ait fini ses essayages. Elle soulève son t-shirt et je me prends de plein fouet sa peau mate et ses seins tendus sous ces triangles de tarlatane. Pour dégrafer la chose, elle passe ses bras dans son dos, dans une cambrure qui met encore plus en avant sa magnifique paire de nibards. Quand ils sont libérés, ses tétons pointent durement vers moi, me gueulant une invitation à laquelle je résiste avec un stoïcisme héroïque.

Elle les rhabille de l’ensemble sur lequel elle a jeté son dévolu. Puis, écartant pudiquement quelques centimètres du rideau qui la soustrait à ma vue, elle me fait un signe mutin pour que je vienne couler un œil sur la chose. Je passe ma tête dans l’interstice réglementaire et plonge dans la vue de son corps presque nu, seulement mis en valeur par les sous-vêtements, reflété à l’infini par le jeu des miroirs.Je ne sais où regarder, tant le contraste du vert anis sur sa peau caramel me déborde de désirs. Je balbutie un avis en forme d’aveu de capitulation et finis tout de même par comprendre que la culotte la serre un peu et qu’elle m’en demande une taille supplémentaire.

Je repars dans les rayons à la recherche de l’article réclamé, la tête pleine d’elle, de sa peau, de ses gestes, de son odeur. Miraculeusement, étant donné mon état d’hébétude avancée, je trouve la petite culotte dans la bonne taille et la même couleur et reprends la route des cabines, comme guidé d’une boussole invisible dont l’aiguille infaillible estune érection monumentale. Cette fois, c’est sûr, je ne pourrai pas rester placidement dans le couloir à l’attendre.

Je jette un dernier coup d’œil pour m’assurer de l’absence régulièrement avérée du personnel du magasin et de ses traitresses caméras de surveillance. Rassuré, j’entre en coup de vent dans la cabine, lisant avec bonheur la surprise heureuse sur le visage de mon amoureuse, assurément pas uniquement provoquée par l’arrivée d’une culotte à la taille de son cul rond. Elle étouffe un rire pseudo-gêné et m’attire contre son corps dénudé. Cette proximité ne peut lui laisser aucun doute sur mon état avancé de surexcitation. Je laisse tomber au sol la culotte à la bonne taille pour pouvoir de mes deux mains faire glisser de ses fesses celle prétendument trop petite. Je les attrape ensuite fermement, comme une promesse…

Ne reste que le soutien-gorge qui dessine un tatouage vert anis sur son décolleté. J’en écarte un pan de tissu pour libérer un téton et le prendre dans ma bouche. Il durcit encore sous les caresses de ma langue, plus encore sous mes mordillements. Ma queue suit la même évolution, dans l’entrave de mes vêtements dont très vite elle me libère.

Entièrement nue, elle se penche pour prendre appui sur le tabouret, seul élément discrètement stable à disposition. Je peux dès lors admirer les milles reflets de ses fesses arrondies, comme vêtues d’une culotte blanche que l’absence de bronzage y a peinte. Je les caresse, avant d’y faire claquer doucement le plat de ma main. Elle sursaute et retient un gémissement dont le lieu ne tolérerait l’expression. Je m’arrime à ses hanches et la pénètre langoureusement. Nos intimités se font l’amour, dans celle feutrée de la cabine.

Nous en sortons dignement de longues minutes plus tard,pour nous casser le nez sur une vendeuse. Elle ne manque pas de poser à mon amoureuse la question de rigueur : « C’était la bonne taille ? ». Et quand cette dernière lui répond, je sais que son affirmative béate ne concerne par la culotte !!!

 

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